Gouvernance des coops : le HCCA insiste sur la formation des élus
Dans sa présentation, le 17 juin, de son guide de gouvernance des coopératives agricoles, le HCCA a insisté sur la formation des élus qui devrait être obligatoire.
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« Une gouvernance est une affaire de professionnels et les conseils d’administration ont besoin de renouvellement. Il faut y introduire régulièrement des jeunes », souligne Daniel Chéron, président du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA) et ex-DG du groupe coopératif Limagrain, lors d’un point presse du 17 juin pour présenter le guide de gouvernance et les missions renforcées de son organisation à la suite de la loi EGalim, plus précisément de l’ordonnance du 24 avril 2019 relative à la coopération agricole.
Concevoir des formations certifiantes
Le président du HCCA est intransigeant sur cette question de gouvernance qui « est un levier fort de la performance d’une coopérative ; sans un bon tandem président-directeur et des administrateurs bien formés, ça ne fonctionnera pas ». Aussi, il a particulièrement insisté sur la formation des élus qui, selon lui, devrait être obligatoire et systématique pour tout nouvel administrateur. « L’idéal serait même de concevoir des formations certifiantes réunissant agriculteurs élus et salariés. »
45 questions d’autoévaluation
Ce guide a été élaboré de façon à être le plus pragmatique possible. Ainsi, il donne des suggestions très pratiques comme le seuil de 20 membres à ne pas dépasser dans un conseil d’administration « pour pouvoir organiser correctement les débats ». La question des indemnités est également soulevée pour aider les élus à se décomplexer de recevoir des émoluments les aidant à embaucher un remplaçant lors de leurs absences liées à leur responsabilité dans la coop.
Et il propose une série de 45 questions permettant une autoévaluation par les élus eux-mêmes ou une évaluation par les réviseurs. Les réponses viendront nourrir la base de données de l’observatoire de la gouvernance mis en place il y a cinq ans.
Être très suggestif avec les groupes coopératifs
« Pour l’instant, nous nous en tenons à des recommandations. Mais certaines propositions, comme la formation, pourraient devenir des obligations légales. Certes, il faudrait bien sûr légiférer à ce sujet, ajoute Daniel Chéron. Et si la coopérative ne les applique pas, qu’elle en explique alors les raisons. Notamment les structures les plus importantes comme les groupes. 150 coopératives consolident leurs comptes. À elles, nous pouvons leur suggérer très fortement d’appliquer les bonnes pratiques et d’expliquer pourquoi certaines ne sont pas mises en œuvre. »
Une chaire de la gouvernance inspirante
L’investissement du président du HCCA sur ce sujet n’est pas anodin. En effet, le groupe Limagrain qu’il a dirigé est particulièrement attentif aux questions de gouvernance. D’ailleurs, il avait servi de modèle pour la chaire de gouvernance pilotée par deux professeurs, Xavier Hollandts et Bertrand Valiorgue, qui ont participé au groupe de travail du guide. Groupe auquel avaient été conviés également, entre autres, des dirigeants et des collaborateurs de La Coopération agricole qui avait publié son propre guide de la gouvernance début 2019. Un guide, avec une forte approche juridique, devenu aujourd’hui un outil applicatif.
Le sujet, en fait sensible, de la gouvernance va occuper de nouveau les devants de la scène, mercredi 30 juin, lors d’un webinaire organisé par le HCCA et qui lui sera dédié depuis un studio d’enregistrement parisien, avec la présence attendue du ministre de l'Agriculture. Deux tables rondes feront débattre six intervenants dont Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, Olivier de Bohan, président de Cristal Union et de la commission révision de HCCA, et Agnès Duwer, directrice de la coop Agora et également membre du comité directeur du HCCA.
Hélène LaurandelPour accéder à l'ensembles nos offres :